Le travail des pharmaciens hospitaliers est devenu de plus en plus difficile au fil des décennies. On est loin de l'époque où il suffisait de retirer un produit d'une étagère, d'y coller une étiquette et de le délivrer à un patient.
Les responsabilités des membres du personnel pharmaceutique ne cessent de s'étendre - de la gestion des complexités de la tarification au rabais des médicaments 340B au traçage électronique des produits pharmaceutiques conformément à la loi sur la sécurité de la chaîne d'approvisionnement en médicaments (DSCSA) - tout cela à une époque où il y a une grave pénurie de techniciens en pharmacie.
L'augmentation des fusions et acquisitions au sein des organismes de santé ajoute une couche supplémentaire de complexité, car les équipes de pharmaciens tentent d'intégrer des formulaires, des systèmes, des processus et des données disparates - en plus de leurs tâches quotidiennes.
Cette situation a conduit à une nouvelle ère de la gestion de la chaîne d'approvisionnement pharmaceutique - la montée en puissance des centres de services pharmaceutiques consolidés (CPSC), où les processus opérationnels, cliniques et réglementaires sont centralisés en un seul endroit à l'aide d'une solution robuste de gestion de la chaîne d'approvisionnement ou de l'entrepôt.
Un centre de services pharmaceutiques consolidé offre à une organisation de soins de santé la possibilité de normaliser et de rationaliser tous les composants de l'approvisionnement, de la préparation, de la gestion, du stockage, du réapprovisionnement, de la documentation, de la dispensation, de l'analyse et du reporting des médicaments grâce à l'automatisation dans un environnement numérique qui s'étend jusqu'au point d'utilisation.
Mais la pharmacie est différente...
La chaîne d'approvisionnement médicale/chirurgicale a été la première à adopter l'approche des centres de services consolidés (CSC) et a depuis longtemps récolté les bénéfices d'une plus grande efficacité, d'une réduction des coûts et d'une amélioration de la prestation des soins aux patients. Conscients de ce succès, les organismes de santé appliquent désormais ces méthodologies, technologies et meilleures pratiques à leurs stocks de médicaments et à leurs flux de travail.
En tant que pharmacien agréé ayant 25 ans d'expérience, je comprends ce qui vient à l'esprit d'un responsable de pharmacie hospitalière lorsqu'il lit ces lignes : la chaîne d'approvisionnement en médicaments diffère grandement de la chaîne d'approvisionnement médicale/chirurgicale. Et c'est vrai.
La plupart des produits pharmaceutiques distribués dans le système de santé ou en milieu hospitalier doivent subir une série d'étapes préparatoires avant d'atteindre le patient (par exemple, mélange, préparation, reconditionnement, mise en kit). Nombre d'entre eux ont des exigences en matière de contrôle de la température et/ou de l'humidité. Viennent ensuite les nombreuses exigences en matière de stockage, de suivi, de traçabilité, d'administration, de documentation et d'établissement de rapports.
Mais je dirais que les chaînes d'approvisionnement pharmaceutiques et médicales/chirurgicales partagent un grand nombre de processus, de défis et d'objectifs fondamentaux. Le centre de services pharmaceutiques consolidé n'est pas un copier-coller de l'approche du CSC médical/chirurgical, mais plutôt l'application des mêmes meilleures pratiques pour l'entrepôt et la GCA avec des ajustements pour les besoins de la pharmacie en matière de réglementation et de flux de travail.
5 avantages de la centralisation et de l'automatisation de la chaîne d'approvisionnement pharmaceutique
Lorsqu'un organisme de santé aborde la conception et la mise en œuvre du CSC en appliquant les meilleures pratiques éprouvées en matière de centralisation et d'automatisation de la chaîne d'approvisionnement dans le contexte des aspects uniques des médicaments et de leur gestion, les avantages sont considérables:
1.Conformité: Automatiser la capture et le suivi des numéros de lot, des dates de péremption et du pedigree complet des produits pour assurer la conformité avec la DSCSA, les normes de gestion des médicaments de la Joint Commission (TJC), la National Association of Boards of Pharmacy (NABP) et les conseils de pharmacie des États, les exigences de composition stérile et non stérile de la U.S. Pharmacopeial Convention (USP), la 340B et les réglementations sur le détournement des médicaments de la Drug Enforcement Administration (DEA) des États-Unis, ainsi que la gestion des médicaments périmés et rappelés.
2. Tarification: Améliorer la gestion des prix des médicaments et des contrats grâce à des mises à jour en temps réel avec des prévisions et une planification de la demande basées sur des zones de stockage intégrées et des dates d'approvisionnement et de distribution.
3.Productivité: Optimiser les ressources en main-d'œuvre du personnel pharmaceutique en centralisant et en rationalisant les services pharmaceutiques au sein du CPSC, tels que les achats, le reconditionnement, le réapprovisionnement des trousses et des plateaux, la gestion des médicaments et des stocks, les commandes spécialisées et par correspondance, la thérapie médicamenteuse et la gestion clinique des patients, les services EMS, la médecine nucléaire, le réapprovisionnement des distributeurs automatiques (ADM), les livraisons aux établissements appartenant ou non au CPSC, et la préparation de médicaments stériles et non stériles.
4.Contrôle et économies: Obtenir une visibilité et un contrôle en temps réel des stocks de médicaments (par exemple, les médicaments en transit, stockés dans les technologies de distribution automatisée, dans les salles de stockage, dans les services cliniques, les pharmacies satellites, les zones de consultation externe, etc.) ; réduire les coûts de détention des stocks et les déchets/coûts liés aux médicaments périmés en augmentant la rotation des stocks (par exemple, transférer et rééquilibrer les stocks).
5.Soins et sécurité des patients: Fournir aux cliniciens et à leurs patients les médicaments dont ils ont besoin au moment où ils en ont besoin, de manière efficace et sûre ; réduire le risque de dispenser aux patients des médicaments périmés ou rappelés ; identifier, localiser, transférer et retirer rapidement les médicaments rappelés de votre chaîne d'approvisionnement.
Par où commencer ?
Envisagez l'évaluation, la conception et la mise en œuvre d'un centre de services pharmaceutiques consolidé dans un entrepôt existant, prévu ou futur, dédié aux services pharmaceutiques et aux achats centralisés. D'après mon expérience, les responsables pharmaceutiques ont des approches différentes en fonction de la maturité de la chaîne d'approvisionnement globale de leur organisme de santé.
Si la chaîne d'approvisionnement médicale/chirurgicale de votre système de santé ou de votre hôpital dispose d'un CSC et tire profit de cet investissement, il est probable que vous disposiez de l'infrastructure nécessaire pour soutenir la transition de la pharmacie. Je vous suggère de prendre le temps de discuter avec vos homologues de la chaîne d'approvisionnement médicale/chirurgicale, de comprendre les similitudes - et les différences - dans les processus et de déterminer ce qu'il faut faire pour combler les lacunes.
En revanche, si votre chaîne d'approvisionnement médicale/chirurgicale n'a pas mis en place de CSC, la conversation et le point de départ seront différents. Il s'agit peut-être d'un point de départ pour déterminer comment les deux parties de la chaîne d'approvisionnement des soins de santé peuvent collaborer à la centralisation, à la normalisation et à la rationalisation des processus par le biais d'une initiative conjointe de CSC.
Si vous rencontrez des questions ou des résistances en cours de route, n'oubliez pas de consulter mon récent article de blog, 5 Hospital Pharmacy Supply Chain Myths Dispelled, dans lequel je décris cinq des principaux mythes que j'ai entendus sur la chaîne d'approvisionnement des pharmacies d'hôpitaux et offre des conseils sur la façon de les surmonter.